30 janvier 2010

Restless


C'est le contrecoup d'une semaine passée au lit à regarder le plafond et à m'apitoyer sur mon sort. La lumière sur la neige m'a sorti de ma torpeur et j'ai envie de chanter, de danser, de créer des choses neuves et jolies, de laisser mon imagination prendre le contrôle, de me laisser pénétrer par d'autres influences, de découvrir, de regarder le soleil enluminer les murs et caresser doucement les contours des objets qui me sont chers.
Espérons que l'embrasement ne soit pas un feu de paille.

24 janvier 2010

Un dimanche

Je me sens parfois comme un enfant au milieu de sa chambre, debout parmi ses jouets épars, pris d'un vertige mêlé d'écœurement. Par où commencer?


"Are you happy?
This is, as always, not an easy question to answer and like for most people the answer can change on a daily basis. Generally, I am happy - probably the happiest I’ve been. I’m in a place in my life where I do things I love and surround myself with people I treasure. However, there are so many times where happiness feels like a distant dream and I guess that like all emotions, happiness isn’t absolute. And I’m tring to accept that just because you feel sad, it doesn’t mean that you’re an unhappy person. You just are a person that feels and isn’t it better to experience both happiness and sadness than not to feel at all?

I wrote this yesterday:
I am trying to live everything now and, almost effortlessly, I’m enjoying it more than I have in a while. I’ve set myself so many (too many?) goals in recent years and I suppose I needed time to sit back and reflect on my life. Only then I was able to set myself new goals and, almost without noticing, I have slipped away from mountains of ‘to do’ lists and instead, I am just doing it - as if it couldn’t be any other way. And if you know how this feels, you’ll understand how happy I am - despite all the dark corners and closed doors and a sadness that sometimes can feel infinite."

22 janvier 2010

Joies du jeudi #26

* Passer un joli début de soirée avec ma blogmate. Prendre le temps d'un peu de rangement, et aussi de créer un blog collectif ayant vocation à partager des trouvailles ou des notes sur les arts du spectacle (je ne suis pas encore lassée de la souplesse d'utilisation de Tumblr).

* Revoir Dr Folamour (en VF cette fois) et apprécier davantage ce film qu'à la première vision.

* Découvrir qu'il existe une webTV dédiée à mon quartier (l'esprit de clocher a ses petits bonheurs).

* Jouer au Chabadabada. Revoir un vieux camarade esthète. Recevoir une proposition de collaboration artistique de quelqu'un dont je n'étais pas loin d'avoir oublié l'existence.
* Écouter Johnny Cash et F.M. ; chercher diverses versions de Heart of Glass ; assister pour la première fois à un gros concert à Bercy, et me rendre compte que j'ai très envie d'assister à davantage de concerts de rock (j'ai l'impression d'avoir perdu beaucoup de temps et de jeunesse). Le lendemain, entendre au réveil une chanson des demoiselles de Rochefort.
* Voir une splendide affiche de Kiss derrière le comptoir d'un commerçant.

* Franchir un nouveau degré de boboïtude, en fabriquant mon propre tofu.
* Être lue, ici même. C'est sans doute ma joie la plus solide en ce moment. Vos yeux sur cette page sont la meilleure justification de mon être, qui se trouve par ailleurs tant pris en défaut.

19 janvier 2010

Friable



J'écris mon espoir et les étapes de mon chemin, je construis mon abri, ma maisonnette de foi en l'instant et de bonheurs glanés. Isba de paille, isba de bois. Puis vient le vent, vient le loup, qui souffle sur la maisonnette, et les petits cochons prennent froid.

Je sais que je crois ce que j'écris ici, ce que j'écris à d'autres aussi quand je leur dis "tiens bon, la vie vaut même pour une seule minute de joie perlée, pour une aube qui se dore un peu". Et pourtant combien je peine à trouver pour moi-même ces mots-ci, à me remettre debout quand je chois.

Nif Nif et Nouf Nouf ramassent la paille, ramassent le bois, ils n'ont plus qu'à reconstruire leur isba ; jusqu'au prochain coup de vent.

17 janvier 2010

Gu Wei Xin (que l'ancien serve le nouveau)

"Il n'y a pas de fin. Il n'y a pas de début. Il n'y a que la passion infinie de la vie."

- Federico Fellini

The greatest discovery of my generation is that man can alter his life simply by altering his attitude of mind.

James Truslow Adams


Fate is like a strange, unpopular restaurant filled with odd little waiters who bring you things you never asked for and don’t always like.

Lemony Snicket


... mais j'aime bien découvrir de nouveaux plats...

Omnivore

Je mange ma vie par tous les boutsrêver la nuit pour vivre plus
sobre mais ivre
pieuse mais païenne
curieuse mais ignorante
mélomane sans oreille
éprise sans roman
égoïste à l'écoute
pour tours les règnes

o m n i v o r e

(les feuilles, les fleurs, les gens, les tableaux)

15 janvier 2010

Let it go, let it be

Letting go doesn’t mean giving up, but rather accepting that there are things that cannot be.
Anon

C'est plus ou moins ce que j'écrivais il y a quelques jours - mais je commence à croire que la véritable sagesse (si l'on appelle "sagesse" l'art d'être heureux) est d'arrêter de préjuger au quotidien de ce qui pourrait nous donner du bonheur.
A un certain instant, j'attends un événement indépendant de ma volonté, je m'y prépare, m'y accroche, me mets petit à petit dans un état de tension nerveuse de plus en plus déplaisant, et d'indisponibilité croissante à quoi que ce fut d'autre que ce seul événement, que j'attends.
Alors que je serais restée en paix si je m'étais simplement dit : "cela peut être, et cela peut être bien. Mais cet instant-ci est sans doute riche de mille autre possibilités, encore inaperçues. La lumière est belle. J'écoute une chanson que je ne connaissais pas."
Je cherche encore comment arriver à ce détachement, qui est en vérité un rattachement : un amarrage plus ferme au monde tel qu'il est, à sa beauté présente, à l'instant vif.

Tout entière

There is no escape. You can’t be a vagabond and an artist and still be a solid citizen, a wholesome, upstanding man. You want to get drunk, so you have to accept the hangover. You say yes to the sunlight and your pure fantasies, so you have to say yes to the filth and the nausea. Everything is within you, gold and mud, happiness and pain, the laughter of childhood and the apprehension of death. Say yes to everything, shirk nothing, don’t try to lie to yourself.

Hermann Hesse, “Wandering”

Si tu n'es pas sage, je te pince le nez


Je n'en peux plus, je tourne en rond, je vais exploser. Je veux tellement de travail que je n'aurais plus le temps de penser, tellement de choses à faire que je ne pourrais pas les accomplir, tellement de tâches que je m'effondrerais de fatigue dans un sommeil de nuit noire, sans rêve et sans attente.

Je voudrais que ça bouge, que ça craque, que ça déchire, pour recoller, recomposer, refaire, rebâtir. Je voudrais sentir la morsure des embruns, le souffle des tempêtes, les emballements sauvages, le coeur qui se démonte, la passion, son calme trompeur, la fougue et l'épuisement.

Je veux le trac, le questionnement, l'épanouissement, les questions et les réponses, la réussite, l'exaltation, les défis, les remises en cause.

Je sens les coutures qui craquent, la peau qui se lézarde, la mue de la vipère se prépare.

14 janvier 2010

Joies du jeudi #25

* Aller au théâtre des Abbesses voir La Fabbrica, magnifique spectacle baigné du chant de Giovanna Marini, et au théâtre du Nord Ouest voir La mariée couronnée dans lequel joue un de mes amis... ainsi qu'un sosie assez convaincant d'Elijah Wood.

* Fêter Noël a posteriori avec mes collègues. Dormir avec un plaisir inconcevable. Passer un weekend très calme en famille. Déguster du calvados, des spaghetti à la queue de langouste et des ravioles de Royan.

* Enchaîner plusieurs belles surprises amicales au frais parfum d'inattendu.

* Frissonner de bonheur au concert de Fihn Razhel ; le prochain serait aux alentours de mars, j'ai bien l'intention d'y retourner. Et de vous y voir ?* Dans la foulée, écouter Dead Can Dance et Rasputina... puis the Ting Tings, Tom Waits... et quelques raretés me préparant à l'ambiance New Wave de la semaine prochaine.

13 janvier 2010

Sissignore

oui à la Grande Santé
oui au partage
oui à l'insouciance
oui à l'enthousiasme
oui à la bienveillance
oui à l'attention donnée à tous
oui à l'attention à soi
oui à la patience
oui à la simplicité
oui au sommeil
oui à la lecture
oui au cinéma
oui à Angélique Ionatos
oui à la place nette
oui à la respiration attentive
oui au courage de dire non

Jawohl mein Herr


Oui à l'amour
Oui à la confiance
Oui aux autres
Oui à la facilité
Oui aux plaisirs
Oui aux défis
Oui à la nouveauté
Oui aux sorties
Oui aux expériences
Oui aux erreurs

En mémoire de l'âne de Buridan

Il semblerait que chaque nouvelle année qui passe me rende plus avide de faire des milliers de choses diverses, de consacrer du temps aux gens qui comptent tout en apprenant à découvrir ceux qui me sont encore lointains... et j'ai beau me répéter régulièrement que je dois apprendre à faire des choix, voire prendre le temps d'y réfléchir sérieusement, voire d'en parler, la difficulté demeure.
La seule voie que j'aie trouvée jusqu'à présent, pour m'éviter les affres d'osciller entre plusieurs excellentes utilisations d'une même soirée (le choix raisonnable, le choix déraisonnable délicieux, le choix amical précieux, le choix enrichissant, le choix constructif, ce que je peux, ce que je veux, le jackpot sûr à 15% ou le petit gain sûr à 100%...), est de me concentrer sur le moment tel qu'il se présente et de cesser de considérer qu'une option peut être préférable à une autre. Dans tous les cas, c'est moi qui vivrai ces instants, à moi d'en tirer le plus de joie et de miel, quel que soit le choix finalement retenu.
Cette solution est en partie construite sur une fiction, du moins une hypothèse opérationnelle. Mais peut-être mérite-t-elle autant de crédit que ces autres fictions qui décident par avance que tel moment sera plus heureux que tel autre.

12 janvier 2010

paragraphe intempestif

" Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur: la possibilité d'oublier, ou pour le dire en termes plus savants, la faculté de sentir les choses, aussi longtemps que dure le bonheur, en dehors de toute perspective historique. L'homme qui est incapable de s'asseoir au seuil de l'instant en oubliant tous les événements du passé, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur, se dresser un instant tout debout, comme une victoire, ne saura jamais ce qu'est un bonheur et, ce qui est pire, il ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. Imaginez l'exemple extrême: un homme qui serait incapable de ne rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu'un devenir; celui-là ne croirait pas à sa propre existence, il ne croirait plus en soi, il verrait tout se dissoudre en une infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir. Finalement, en vrai disciple d'Héraclite, il n'oserait même plus bouger un doigt. Tout action exige l'oubli, comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l'obscurité. Un homme qui ne voudrait sentir les choses qu'historiquement serait pareil à celui qu'on forcerait à s'abstenir de sommeil ou à l'animal qui ne devrait vivre que de ruminer et de ruminer sans fin. Donc, il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l'animal, mais il est encore impossible de vivre sans oubli. Ou plus simplement encore, il y a un degré d'insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu'il s'agisse d'un homme, d'une peuple ou d'une civilisation. "

- Nietzsche, Considérations inactuelles. 1874

10 janvier 2010

Notes du carnet en bois

Théâtre, tarot et méditation sont des arts sacrés œuvrant pour un retour à la présence. Qu'est-ce qui est vrai ? Où suis-je ? Qu'est-ce qui est possible, de là ?
Si ce n'est pas ici, c'est nulle part. Si ce n'est pas maintenant, c'est jamais.

*

"Je suis un homme de forêt et de haute savane, quelque peu étranger à la ligne droite."

- Soni Labou Tansi

Promenons-nous dans l'inachevé.

7 janvier 2010

Joies du jeudi #24

Les fêtes furent un petit temps d'arrêt, non dans le vécu de ces joies, mais dans le besoin de me livrer au rituel d'en faire la liste. Aussi ces 24èmes joies sont-elles celles de la première semaine d'une année nouvelle. Joies liminaires :

* Découvrir les programmes de tout un tas de chaînes câblées bizarroïdes, de Souvenirs from earth à BNT en passant par la chaîne nationale Kuwaiti. Reprendre le visionnage d'Alias (je vois les séries avec un retard très confortable, puisque j'entame les saisons quand tout le monde les a oubliées, je suis donc peu menacée par les spoilers).

* Écouter Blonde Redhead, du rap persan et toujours les Sparks.* Replonger dans les joies et affres enfantines, le temps d'un voyage Where the wild things are (Spike Jonze devient officiellement un de mes réalisateurs préférés).
* Lire des mangas (No Bra, simple et rafraîchissant) et le superbe Ada ou l'ardeur de Nabokov, nouveau pas dans mon apprivoisement des gros livres ; en même temps, je reste fort loin d'en voir le bout.
* Écrire du courrier, en recevoir. Improviser de bons moments d'amitié. Boire de la tequila avec l'un de mes finno-ougristes préférés et du champagne avec d'anciens collègues. Récupérer une superbe chope Kirin. Partager la galette des rois, petit plaisir de janvier, avec mes camarades de la Compagnie de l'Arme Blanche.

* Avoir 1kg de chocolat belge dans mon tiroir de bureau et une petite plante en pot pour me sourire de toutes ses corolles.

Voilà une année qui ne commence pas si mal tout compte fait... Il ne me reste plus qu'à mettre en route ma résolution unique (pour contrebalancer le chocolat belge).

6 janvier 2010

Faire la paix - Humilité


Je n'arrive plus à écrire ici. Sans doute que je n'ai pas grand chose à dire. Je n'ai pas d'indication à offrir alors que j'ai déjà du mal à tracer mon propre chemin. Mais il se trouve aussi que j'ai réalisé mes limites: mon vocabulaire est pauvre, mes phrases sont simplistes. Ecrire un texte -quel paradoxe!- devient difficile. Insatisfaisant. L'orgueil me bride: moi aussi j'aimerais avec des mots soulever les émotions, feuilleter les pages de mon âme et les donner à lire à vos regards bienveillants.
Alors pour la nouvelle année, en plus des choses utiles dont nous avons besoin, je me souhaite l'humilité. Afin de taire ma vanité pour essayer de partager ce qui se peut.

5 janvier 2010

Que souhaiter

Moi qui accorde toujours aux symboles une attention de kabbaliste, je ne peux pas changer d'année sans avoir le sentiment de passer devant une stèle marquant un tournant, réclamant une pause. C'est un moment offert pour estimer où l'on en est, et surtout, par le jeu des vœux et des résolutions, se demander ce que l'on souhaite, pour les autres comme pour soi.

J'ai tendance à souhaiter à autrui ce que j'attends pour moi-même, comme des surprises ou des découvertes ; mais attention, certains entendent ces vœux-là comme une trouble malédiction... l'exercice est délicat. Pour moi, je prends tout : santé, bonheur, succès... je découvre que j'ai très envie de tout cela.

Reste ce que l'on est prêt à résoudre. En 2009, j'avais pris 10 résolutions, qui m'ont accompagnée tout au long de l'année et font maintenant partie de mon quotidien : chaque jour ou presque, j'avance un peu vers elles. Pour 2010, comme je me souhaite la santé avant tout, ma résolution unique est d'accorder à mon corps la joie d'un exercice régulier.

Nouvel an : à cette halte, on peut aussi se demander ce que l'on veut pour tous. Monde humain, monde naturel, peuples, forêts. Prenons ce temps.

2 janvier 2010

Où nous marchons

L'écriture est la cartographie du pays imaginaire.

1 janvier 2010

Notes du carnet pâle

(2005)

Depuis que je me suis endormie sur mon premier désir, les nuits me courent après avec des rêves faits pour mon bonheur, avec les marches de toutes gloires.
J'ai passé beaucoup d'heures indécises à me pousser de pas en pas. Quelque part ou ailleurs, j'attendais.

Puis il y a les moments de grâce stellaire où la vie vient à moi sans prendre quatre chemins ; j'y trouve l'amour ou la certitude d'yeux plus clairs, j'y prends mon compte à moi seule, de cela personne n'attend son partage.Je ne nierai pas le goût d'une plus grande gloire, le souhait de valoir plus. Je ne démentirai pas que ce fut mon premier vœu articulé d'enfant pour mes jours d'adulte, cela : la scène, sous les feux bleus qui laissent le public dans le noir, je salue, danseuse soliste chargée d'un énorme bouquet, mon sourire est complet, l'instant suffit. Dans cette image, mes trois ans mettent tout sans le savoir encore : l'allégresse de mon corps de femme qui a dansé ; tous les autres sourires que j'ai donnés à des inconnus pour la gratuité belle de la chose ; ceux que l'amour reçu est venu cueillir ; celui qui donne la vie.
Peut-être donner (à voir, ou la joie, ou la vie) est-il aussi ma seule histoire.