29 mars 2010

Quelques principes de communication non-violente

Notre analyse d'autrui est en fait l'expression de nos propres besoins et sentiments.

Nous pouvons remplacer le langage impliquant une absence de choix par un langage qui reconnaît le choix.

Préférer "En 20 matchs, je n'ai pas vu X marquer un seul but" à "X est un mauvais footballeur".

Exprimer notre vulnérabilité aide à résoudre les conflits.

Faire une distinction entre sentiments et pensées, entre ce que nous ressentons et ce que nous pensons être, notre interprétation des réactions ou comportements des autres à notre égard. Des adjectifs comme "ignoré", "incompris", "trahi" sont plus des interprétations des actes d'autrui que des sentiments réels. Les actes d'autrui peuvent être le facteur déclenchant, mais jamais la cause de nos sentiments.


Il y a 4 façons d'accueillir un message négatif : se sentir fautif, rejeter la faute sur l'autre, percevoir nos sentiments, chercher à percevoir les sentiments et besoins de l'autre.

Relier notre sentiment à un besoin : "Je me sens... parce que j'aimerais..."
Les jugements portés sur les autres sont des expressions détournées de nos propres besoins insatisfaits. Si nous exprimons nos besoins, nous augmentons nos chances qu'ils soient satisfaits. Si nous ne leur accordons pas de valeur, les autres ne leur en accorderont peut-être pas davantage. La dépression est la récompense que nous obtenons pour notre conformité.

Esclavage affectif = nous nous croyons responsables des sentiments des autres, et pensons devoir nous efforcer de faire plaisir à tout le monde.
Libération affective = nous prenons la responsabilité de nos intentions et de nos actes.

Les demandes sont à formuler en langage d'action positif. Celles qui ne sont pas accompagnées des sentiments et des besoins de celui qui parle peuvent être entendues comme des exigences. Lorsque notre interlocuteur entend une exigence, il ne voit que deux possibilités, la soumission ou la révolte.

Pour s'assurer que le message que l'on a émis est bien celui qui a été reçu, demander à son interlocuteur de le restituer ; remercier celui-ci lorsqu'il s'efforce de restituer le message ; manifester de l'empathie à l'interlocuteur qui ne veut pas restituer le message entendu.
Après avoir pris le risque d'exprimer nos sentiments et nos besoins, nous voulons souvent savoir ce que notre interlocuteur ressent, ce qu'il pense ou s'il est disposé à entreprendre une action spécifique.

Notre seule intention est de célébrer la façon dont notre vie a été enrichie par les autres.

22 mars 2010

Les mots sont des fenêtres...

Chose promise chose due, je vais vous faire partager au fil des jours prochains mes notes de lecture d'un excellent livre de vulgarisation consacré à la Communication Non Violente (ou CNV).

La CNV peut être résumée par la démarche suivante :
1/ J'observe un comportement concret qui affecte mon bien-être
2/ Je réagis à ce comportement par un sentiment
3/ Je cerne les désirs, besoins ou valeurs qui ont éveillé ce sentiment
4/ Je demande à l'autre des actions concrètes qui contribuent à mon bien-être

Il s'agit d'exprimer notre sincérité et d'écouter avec empathie, en utilisant les 4 composantes : observations, sentiments, besoins et demandes.
Selon J.Krishnamurti, observer sans évaluer est la plus haute forme de l'intelligence humaine. Pour moi, on touche ici à une sagesse proche de la Sémantique Générale - de quoi me faire à nouveau rêver à une utopie non-A...


Encore faut-il trouver en soi, face à telle personne particulière, les ressources de bienveillance nécessaire, l'envie de passer outre, de reconnaître en l'autre son frère en humanité, même s'il nous terrifie, même si l'on voudrait surtout le mettre à distance pour en être protégé. Encore faut-il pouvoir prendre le temps d'un vrai dialogue, un temps que la course du quotidien rend évasif et prompt à nous manquer. Il faudrait gagner petit à petit sur le temps consacré à faire les choses sans entièrement les choisir, sans vraiment y penser, pour donner ce temps au travail de l'écoute, de la meilleure connaissance de soi et des autres, vers une diminution du malheur du monde.
Comment voir en toi un frère si je n'ai qu'un instant pour t'apercevoir, te croiser dans la foule qui déjà m'oppresse et me broie ?

(à suivre)

21 mars 2010

Point d'étape

Dix jours plus tard, nous avons eu le temps de changer de saison, et moi j'ai tout juste pris conscience de mon silence prolongé sur ce chemin virtuel, sur les carnets qui m'accompagnent au jour-le-jour, tous ces supports écrits qui sont les adjuvants éternels de ma conscience. Comme si j'avais eu besoin de mettre un peu mon âme au repos après lui avoir fait courir un pentathlon.

J'ai l'impression d'avoir beaucoup trop parlé de moi pendant ces dix jours, à trop de gens et dans les mêmes termes, pour dresser le même état des lieux, poser une situation concrète certes mais... à quoi bon ? J'aurais peut-être eu davantage le sentiment d'avancer si au lieu de parler j'avais interrogé à mon tour tous ces gens qui avaient l'air de s'avancer vers moi avec des points d'interrogation ; j'aurais plus appris si j'avais cherché à connaître quelles étaient au juste les réponses qu'eux apportaient, pour eux-mêmes, aux questions auxquelles je tente de répondre avec maladresse.
Comment apprend-on à se taire et écouter, tout en donnant encore de soi ?

11 mars 2010

Joies du jeudi #31

Deux semaines d'un coup... et beaucoup de remuement, pour finalement revenir au calme, et à un fort besoin de sommeil.

* Boire du Vermouth de Santorin. Manger un bon gros baba au rhum, avec plein de rhum. Et des endives au jambon aussi, avant. Faire une tarte à la pistache.

* Découvrir Linda Perhacs et Walter Wegemüller. Commencer la journée avec Tom Verlaine, la finir avec Harold Budd ; fredonner avec Suzanne Vega.

* Recevoir un tableau magique et un dessin-talisman chasseur de tristesse.

* Nager. Chanter du K's Choice. Lire un petit roman suédois très agréablement troussé.

* Voir les photos de Catherine Deudon à la mairie du 9ème ; boire du jus de mangue avec la chargée de mission culturelle de l'arrondissement.

9 mars 2010

Missive

Ce soir, je voulais recopier ici quelques notes sur la "communication non-violente", prises à partir d'un livre dans lequel je me suis replongée après une longue latence...

Mais voilà que je trouve dans ma messagerie ces mots de mon correspondant tourangeau (et néanmoins peintre), mots qui m'ont causé un tel plaisir que je ne résiste pas à celui de les partager :

Tu peux devenir une figure d'amour puissant, ne te laisse ni détruire, ni avoir, réponds aux besoins de ta vitalité profonde, tu serais une Perséphone qui ne se ferait pas enlever, retrouve de ta superbe malgré le deuil, car tu es superbe. Envole toi et danse. Avec le temps, rien ne s'évanouit, mais on s'habitue à ces traces incompressibles. Laisse donc les cons de coté, surveille toi, fais attention de ne pas te laisser aller, garde ta ligne, car tu en as la force, ne doute plus de toi, je te dis tout ça parce que je t'aime, vu que t'es mon auteur, non, je t'adore et c'est mieux ainsi, car on pourrait inventer un autel ou nul ne paierai de sa vie, mais gagnerait de sa santé.

Franchement, après ça, est-ce que je peux encore me permettre de mal dormir ?

6 mars 2010

Notes du carnet de soie

Toute méditation commence par une prière pour le bien de tous les êtres.


"Seule compte, seule est efficace la vérité que nous découvrons nous-mêmes."
- Alexander David Neel




Si ma vie devait être un film, il faudrait que le réalisateur accorde une attention spéciale à ces frémissements qui vont déterminer les séquences suivantes en me faisant m'affilier à telle ou telle (mais non n'importe quelle) église ; toujours des fins de règne ou de cycle, moments de recomposition où l'avenir se fomente.

2 mars 2010

Exercice de pensée positive

ne pas dire

je suis épuisée

mais

je comprends combien le sommeil est précieux

pas

tu m'oublies

mais

tu me laisses le temps de m'occuper de moi

pas

je vis dans un grand sentiment d'insécurité

mais

tant de choses sont possibles

pas

j'ai le cœur broyé par la mélancolie

mais

j'ai retrouvé le besoin d'écrire et une forme d'hypersensibilité à la musique

pas

tu me manques

mais

il y a des gens qui sont là pour moi et avec qui je me sens bien

pas

je suis déçue

mais

c'est le moment idéal pour avancer


pas

je vieillis

mais

je connais de plus en plus de chansons

pas

tout le monde s'en fout

mais

créer transmue toute perte en un acte d'amour que recueille celui qui passe

Echevelée

Ces jours-ci j'ai décidé (mais est-ce vraiment une décision?) de faire corps avec ma folie. Le monde est hors de ses gonds, le vent ravage les côtes et les failles secouent le Pacifique, la vraie folie serait de chercher une cohérence, alors que tout aspire au chaos.

Alors je danse avec le chaos, je tourne sur la platine, j'improvise avec la basse, je rêve avec l'armoise, j'héberge les insensés. Je me laisse porter par une lune de haute magie.