24 novembre 2010

RAK

" When you walk the street with a bunch of flowers, interesting things will happen. People smile at you, they give you space to walk, and you will see this special glow in the eyes of many of them. Flowers are romantic, and most people have some kind of enjoyable memory of a day they received a bouquet, or they were giving one to a loved person.

Walking with flowers gets even more interesting when you start giving them away. And the idea is giving them to somebody you never met before. You can give your flowers away randomly or with a clear focus: The lonely lady with the bored face; the fighting couple; the tired street vendor at the bus stop.

A bunch of roses costs about 2 or 3 dollars around here. They may be more expensive where you are, but you can probably grow some in your garden. Be it work or money, it’s generally a small investment but the returns will be huge, even though the common businessman won’t be able to measure them: Smiles, surprise, happiness. An invitation for coffee even, alhough that certainly wasn’t my intention. "

- via The friendly anarchist

Au sujet des actes de gentillesse désintéressée (mais intéressante), voir également l'initiative de Jonathan Fields, qui pose chaque matin sur twitter la question "que puis-je faire pour vous?"...pour proposer réellement son aide.

(illustration de Robert Crumb)

Angus desire

" Love is the invitation of the day. Look up from your sorrow, your fear, or your worry. Look up into the sky. What do you see? There is matter flowing, clouds forming, birds taking wing. Somewhere is a sun and moon. Somewhere there is hope. Open the door in your heart that keeps you crowded. Open the door in your heart and see: there are vistas you can barely fathom, waiting.

Freyja, Freyr, Angus, Eros, Aphrodite, Radha, Krishna… come!
As a Pagan mystic, I connect with love the way I feel my own molecules connected to the whole of me. Love streams. Love is wave and particle. All of Nature, the entire cosmosphere, opens and dances with this love. Somehow, though, we forget. Sometimes a piece of us feels broken and we cannot see the love beyond our fear, our anger, or worry, or our sorrow. This traps us into smaller and smaller spaces. Coiling more tightly in ourselves, we forget the path to love. The Gods and Goddesses of love enjoin us to expand our vision and look around. Creativity is just around that corner. Possibility is nigh. I call upon the Gods of love to nurture us this day. I call upon the Goddesses to dance within our hearts. I call upon the Love that Flows Through All to re-connect us, to our deepest selves, and to each other.

Freyja, Freyr, Angus, Eros, Aphrodite, Radha, Krishna… come!
Call to the Ones that open your heart.
May we find our way. May we find healing. May we spread a little joy. "

20 novembre 2010

Le bonheur des autres

Je partage souvent les moments de bonheur des autres. Un mariage, une naissance, des séances de câlins sur le canapé dans la douceur moirée de la peau d'un nouveau-né, des dîners sans prétentions, des jeux au bac à sable, des préparations de gâteaux, un emménagement.

Mais c'est à chaque fois comme si j'étais la spectatrice, juste au-dehors de la bulle transparente qui protège le bonheur précieux. Des autres.

18 novembre 2010

Joies du jeudi #45


* Récolter les dernières tomates cerises de mon AMAP à Mareil-sur-Mauldre. Me dire que décidément, le travail manuel en plein air me procure une joie et un sentiment de gratification peut fréquent dans le quotidien du travail semi-intellectuel de bureau. J'aimerais bien passer chaque semaine une journée de maraîchage, une journée de travail manuel en intérieur, une journée à créer ; il reste 2 jours ouvrés, pendant lesquels je peux bien continuer sur la même activité principale qu'aujourd'hui.

* Passer le weekend à Sézanne avec ma Compagnie de théâtre. Marcher dans les vignes, faire des ateliers oulipiens, des jeux d'improvisation, et passer un temps fou dans la (magnifique) cuisine de nos hôtes.

* Débattre d'amour et de politique ; en général je n'aime pas ça, mais être entourée de gens bien renseignés et doués d'écoute était un plaisir.

* Prévoir de retourner au festival d'Angoulême en 2011.

* Échanger régulièrement avec mon ami Bernard. Il cherche du boulot d'ailleurs, avis aux professionnels du secteur vidéoludique...

* Porter de nouveaux vêtements ; enfin, de nouveaux vieux vêtements, puisque ce n'est que du seconde main, récupéré en fouinant dans les anciennes affaires de ma mère ou en soirée troc. Retrouver dans ma poche des haricots secs, monnaie de singe de ladite soirée troc à la boutique Ideo.

* Lire La Conjuration des imbéciles.

* Écrire, avec énormément de plaisir.

* Aller au concert rétrospectif des 30 ans de carrière d'Einstürzende Neubauten. Retrouver l'ambiance sonore de mes 18 ans, enrichie du plaisir visuel de découvrir leurs instruments saugrenus : une turbine d'avion, une cuve à béton, une bonbonne de gaz, toute une panoplie de tuyaux et même un vibromasseur. Prolonger la soirée (un mardi soir...) à mon QG des Abbesses.


17 novembre 2010

Théorie des jeux

En me réveillant ce matin j'ai été frappée par une idée : l'univers joue avec nous selon des jeux que nous choisissons.
Si nous voulons jouer aux coïncidences, celles-ci vont se multiplier autour de nous, les sosies proliférer, les mots rimer.
Si le jeu dont nous posons les règles est la souffrance, nous souffrirons. Le jugement, nous serons coupables.
Je me suis amusée à regarder le cours des astres, et l'univers joueur m'a répondu avec une caricature de rétrogradation de Vénus, envoyant dans ma vie des échos d'amours passées, des cascades d'avatars soigneusement prénommés comme leur première incarnation.

Et si nous ne voulons pas jouer, ou croire que l'univers, ce petit frère complice, puisse avoir envie de nous accompagner, il n'y a pas de réponse et pas de jeu.

15 novembre 2010

Pile de routines

J'ai mis depuis quelques jours le pied à l'étrier d'une nouvelle habitude quotidienne, tout en conservant celle prise ce mois d'octobre qui illustre si bien mon besoin de retour amont.



Et voilà que je tombe aujourd'hui sur 750words, petit site qui me donne faim de m'adonner au rituel d'une quotidienne écriture de mise en jambe. J'en ai fait l'essai aujourd'hui, et voilà ce que donnent 36 minutes d'écriture automatique de votre servante :

Je voudrais connaître le secret de ceux qui avancent au quotidien sans se trouver serrés au cœur par l'angoisse de voir la vie leur échapper, ou leur avoir déjà échappé. Enfant déjà la perspective de la mort donnait aux joies le l'existence un parfum trouble, qui causait une légère migraine. Maintenant je dois faire l'effort de me remettre au flot du présent, les pieds sur la terre actuelle dans l'élan de sa rotation, pour ne pas laisser cette pensée m'écraser l'âme : j'ai sans doute déjà passé un tiers de ma vie ; et l'habitude de la fiction, du cinéma ou des livres maintient sur ma conscience une brume, l'illusion d'une réversibilité. Comme si je pouvais encore demain être Tarzan ou le Scrameustache. Comme si l'action n'était qu'un petit luxe au vu des possibilités infinies de l'imagination. Il sera toujours temps d'un jour grandir, advenir, et faire ce vers quoi mon cœur s'élance... Je suis à un tiers de ma vie et je me sens si enfant, si désolée de découvrir qu'il faut faire des efforts et apprendre ses leçons, et que l'on n'a pas le droit de mettre ses doigts dans son nez ou les pieds dans la soupière.
Je voudrais ne pas avoir à choisir, être à la fois l'ange poudreux et la sauvageonne, le loup qui aiguise ses dents sur l'agneau, le berger, et la femme du Maharadjah. Je voudrais être une grande artiste sans prendre la peine de finir un dessin ou de m'atteler à un roman nécessaire. Je voudrais chanter sur scène des chansons du siècle dernier, dans un bouge de Kreutzfeld ou de Coblence... Ma tête tourne aux fumées d'opium imaginaires, mon corps roule sous les doigts du temps et sa robe d'usure... J'aimerais savoir qu'au-delà de cette vie il y a d'autres vies, pas simplement la vie éternelle des atomes suspendus mais des histoires à tramer, des chants à reprendre dans la gorge d'un mainate nouvellement incarné. Pourquoi au juste. Parce que je suis vexée de la limitation qu'impose le fait brut, râpeux, vaguement obscène de n'avoir à sa disposition qu'une seule vie pour s'essayer à aimer le monde ? Parce que mon esprit limité ne parvient pas à concevoir cette fin du possible qu'est la mort ? Parce qu'en suis restée, enfant toujours, à l'histoire du soir qu'il suffit de réclamer pour entendre, chaque jour de nouveaux chemins, de nouvelles incarnations, Tintin ou les cinq jeunes filles en bateau...
J'ai beaucoup repensé hier à La Nuit des Temps de Barjavel, ce livre beaucoup trop lu, beaucoup trop appris à un âge où ma mémoire était encore bien habile et prenait le mot écrit pour or pur... Elea brisant de son innocence le cœur du narrateur, qui lui apportant le meilleur de notre monde s'entend répondre : " vous mangez de l'herbe... vous mangez de l'arbre..." ; et l'amour dès lors fut entendu comme donner à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas. Acte fou quoique répété jusqu'à ce que l'éternité s'en choque. Et nous mangeons de l'herbe et mangeons de l'arbre car nous sommes nous-mêmes bêtes et arbres et herbe tondue, notre chair a le goût du grès rouge et du sarment... Il y a d'autres amours que les amours ratées et d'autres destins que ceux qui tiennent en cent-dix pages clôturées par le mot FIN. Je prends ma plume et je sauve ma peau comme l'enfant martyr qui cousait pour ses frères ensorcelés des manteaux en laine d'orties. Je t'embrasse et je sauve ma peau car dans ce baiser que je donne quelque chose passe du trop d'amour et du trop de curiosité dont l'être s'étouffe à ne savoir qu'en faire : si je t'aime toi j'aime un peu moins l'éternité, et l'infini, et le moutonnement furieux des possibles dans leurs champs des Hautes Alpes.
Je peux décider chaque jour de vivre en pleine conscience de ce que cette vie qui m'est donnée a plus de réalité, plus de densité et plus de richesse que tout ce qu'il m'aura été donné de lire des œuvres humaines.
Je laisse Elea et Païkan dans leur silence de glace car je préfère à leur idylle imaginée la vérité tactile de ta joue que je croque là.
Il n'y a de bonne vie que celle qui s'invente d'un instant l'autre, et tant pis pour la peur, la peur que je mange et dont je me fais un habit, qui trempe l'eau dont je me lave, la bière avec laquelle nous trinquons, et la chaux blanche dont nous avons baigné nos murs. Peur, je t'adopte et désormais tu marcheras avec moi sans m'être hostile. Tu seras simplement là, chienne briarde à mon côté, ton regard de brave bête dissimulé par tes longs poils. Tu seras bonne et fidèle ; la chaleur de ton côté me rappellera qu'il n'y a de vie que celle que nous parcourons ensemble.

C'était un premier essai qui ne dérive guère des notes que vous pouvez lire ici, mais je me dis que cet outil pourrait m'aider à m'essayer à la fiction. A suivre.

14 novembre 2010

Retour à la peine conscience

Awareness is our true self; it’s who we are. So we don’t have to try to develop awareness; we simply need to notice how we block awareness out with our thoughts, fantasies, opinions and our judgments. We’re either in awareness, which is our natural state, or we’re doing something else.

- Charlotte Joko Beck


Je viens de découvrir que certains internautes étaient arrivés sur ce site par les mots clés "Apollinaire érotique" et "tremblement existentiel de la vieillesse". Les voies du web sont impénétrables.

11 novembre 2010

Joies du jeudi #44

* La couleur jaune des feuilles.


* Tomber par hasard sur le camarade Laurent Henode au festival des Inrocks à la Cigale... où j'ai pu découvrir Mai et Beach House, et surtout entendre mes chers barbus de Midlake (j'ai eu furieusement l'impression d'être dans les années 70).



* Faire des rêves très intenses et nets (encore avec de la salade - cela reste assez mystérieux pour moi).

* Jouer à Coloretto, Geister et aux Princes de Florence. Écouter Arvo Pärt.


* Passer 24 heures à fêter les 30 ans de mon meilleur ami. Être heureuse d'avoir sommeil après coup, comme on est heureux des courbatures qui suivent une longue randonnée.


* Écrire.

* Faire le vide et le plein à la soirée de troc de nippes organisée à la boutique transparente Ideo.

10 novembre 2010

Ever still

Nos heures sont toutes orphelines.

Aux jeux de la mémoire et des répétitions, des rêveries, de l'espoir, elles s'inventent une famille et des compagnes.

J'apprends à aimer l'instant pour lui-même, mais continue à appeler quelque chose de plus, auquel je puisse le nouer : l'instant d'après ou plus grand, une instance, une éternité, la verticale beauté de simplement être.



Knights in shining karma
Tend your flame
And with love for armor
They'll remain

Ever by your bed
Guarding, still sleeping
Shield your soul from this rain
Knights in shining karma will remain

8 novembre 2010

Quelques principes de communication non-violente #4


La peur du châtiment corporel empêche l'enfant de percevoir la bienveillance inhérente aux exigences de ses parents. Lorsque nous craignons d'être punis, nous ne pensons plus qu'aux conséquences au lieu de nous centrer sur nos propres valeurs.
*
Se demander : que voudrais-je que cette personne fasse ? Quelle motivation voudrais-je que cette personne ait pour le faire ?
*
Nous avons hérité un langage qui servait les rois et les élites au pouvoir dans les sociétés fondées sur la domination. Notre culture laisse penser que les besoins sont négatifs et destructeurs ; lorsqu'une personne est qualifiée de "sensible", elle est perçue comme inadaptée ou immature. Les gens qui expriment leurs besoins sont taxés d'égoïstes.

7 novembre 2010

Quelques principe de communication non-violente #3


  • La communication non-violente pourrait servir avant tout à développer notre bienveillance envers nous-mêmes. Par exemple, éviter les "je dois" : l'énergie que nous y consacrons est dépourvue de toute joie porteuse de vie. Les jugements vis-à-vis de nous-mêmes, comme tous jugements, sont des expressions tragiques de nos besoins insatisfaits. Lorsque nous suggérons qu'une personne est en tort ou mauvaise, nous voulons dire en réalité qu'elle n'agit pas en accord avec nos besoins, y compris lorsque c'est nous-mêmes. D'où l'importance de nous relier aux sentiments et besoins insatisfaits qui naissent d'actes passés que nous regrettons à présent.
  • Embrasser tous les aspects de soi-même et reconnaître les besoins et valeurs exprimés par chacun d'entre eux.
  • Ne faisons rien si ce n'est par jeu. Dans nos actions, soyons animés par le désir de contribuer à la vie plutôt que par la peur, la culpabilité, la honte ou l'obligation.
  • Écrire sur une feuille toutes les choses que l'on redoute mais que l'on fait quand même parce qu'il semble que l'on n'a pas le choix. Pour chacune, remplacer "je dois" par "Je choisis de... parce que je veux...".
  • Nous ne sommes jamais en colère à cause de ce que les autres disent ou font ; ce sont nos pensées (de reproches et de jugement) qui déclenchent notre colère. La colère peut être utilisée comme un signal d'alarme qui nous permette de prendre conscience de besoins insatisfaits.
  • Juger les autres débouche sur des prophéties qui se réalisent d'elles-mêmes.
  • Exprimer la colère en quatre temps :
  1. s'arrêter, respirer
  2. identifier les jugements qui occupent nos pensées
  3. retrouver le contact avec nos besoins
  4. exprimer nos sentiments et nos besoins insatisfaits

5 novembre 2010

Quelques principes de communication non violente #2


  • Quoi que disent les autres, n'entendre que :
ce qu'ils observent
leurs sentiments
leurs besoins
ce qu'ils demandent
  • Écouter ce dont nos interlocuteurs ont besoin plutôt que ce qu'ils pensent de nous.
  • Lorsque nous demandons des informations, commencer par exprimer les sentiments et les besoins qui nous motivent.
  • Paraphraser les messages qui comportent une forte charge émotionnelle. Derrière les messages intimidants, il y a simplement des individus qui nous prient de satisfaire leurs besoins. Un message difficile devient une occasion de contribuer au bien-être de quelqu'un. Nous savons que l'autre a reçu suffisamment d'empathie lorsque nous ressentons un relâchement de tension ou que le flux de paroles s'arrête.
  • Plus nous témoignons d'empathie à l'autre, plus nous nous sentons en sécurité.
  • Pour redonner vie à une conversation mourante, l'interrompre de façon empathique.
  • Rester conscient des pensées violentes qui nous viennent à l'esprit, sans les juger.
> cf. CNV
> Image du mâle gorgé de testostérone ayant trucidé l'ourson Cajoline à retrouver dans son contexte sur bouletcorp

Joies du jeudi #43

* Dîner avec des amis et de nouvelles connaissances dans un excellent restaurant basque.Y déguster un savoureux riz au lait, une bisque à se damner, et autres délicieusetés.

* Partager un plateau de fruits de mer avec mon amie Dominique. Découvrir de géniales techniques de visualisation. Me sentir ravivée, enflammée par la précieuse lecture de Sera Beak et Deepak Choprah. Retrouver le goût du présent et de la présence.

* Voir la Vénus Noire d'Abdellatif Kechiche, film magnifique et nécessaire.

* Laisser couler le temps. Faire le plein de lingerie. Être avec moi-même attentive et douce. Me laisser être malade et cassée, secouée, fragile.

* Croiser Stella Polaris à l'excellent concert de Bitter Ruin (entendu une première fois en première partie d'Evelyn Evelyn). Me baigner de cette esthétique et de ces mélodies travaillées. Découvrir Bird eats baby, autre petit groupe britannique, encore plus réminiscent des Dresden Dolls. Retrouver une de mes camarades de primaire, devenue actrice et danseuse. Avoir furieusement envie d'assister au prochain Dr Sketchy's.

* Parler anglais. Avoir une nouvelle collègue très gentille et rock n'roll (tendance hellfest). Avoir soudain une belle chanson de Leonard Cohen dans la tête. Être attentive à ma respiration quand je chante. Danser.

* Apprendre que je vais passer le nouvel an avec des amis que j'adore et que je ne vois jamais parce qu'ils vivent à l'autre bout du monde depuis des années. Hourra !

2 novembre 2010

Je n'ai jamais aimé que toi

Le langage des signes qui fleurissent le chemin est aussi beau, cryptique et barbare que celui des rêves.
Parfois il me semble que la vie veut simplement rire avec moi, ou composer une figure chorégraphique inédite. Parfois que rien ne peut mieux exaucer le vœu de mon âme que cet amour-là, lointain et identique aux amours humaines, qui m'enfle et me consume à la danse des signes sur le chemin, à la simple rencontre de la vie.

1 novembre 2010

Beautiful maladies

Parmi mes souvenirs d'enfance, j'ai l'impression que le temps de la maladie occupe une place énorme, enflée. Le plus étrange, c'est que mon vécu de maux comparables a totalement changé. D'où vient qu'enfant, j'avais l'impression de me trouver à chaque fois au bord du Styx, et qu'aujourd'hui je tolère tout cela beaucoup plus stoïquement, alors même que je déteste toujours autant la douleur physique ? Est-ce que maintenant le mal se dilue mieux dans mon grand corps ? Est-ce d'avoir quitté le temps étiré de l'enfance ? ou simplement d'être seule et en charge de ma propre guérison ? Je me prends à penser que si la douleur morale a besoin de compagnie pour être traversée, la douleur physique se vit mieux seul. Le soldat qui s'extrait une balle du bras de la pointe de son couteau souffrirait peut-être plus si quelqu'un d'autre l'opérait, ou simplement le regardait... ou est-ce une considération proto-hystérique ?



(pour le titre de ce billet, merci à Tom Waits)