26 décembre 2009

mots du carnet vert

Norseman - Shaun Tan

Je n'ai pas de meilleur choix que d'être parmi vous, trouver ma place, fable antique et dérisoire

ma place, je la grave dans le corps saignant de l'espace,

j'y fais des trous, fiche des clous ou des chevilles ouvrières

ma place, je la danse sur cette route ou l'autre, en pas ronds comme des codes, le doigt aigu, le pied terreux

je la scelle dans l'instant nu, mon nom déjà oublié s'y grave

ma place c'est partout où la musique livre bataille, ou la parole fait son chant

Mots à l'âme

Finish each day and be done with it. You have done what you could; some blunders and absurdities have crept in; forget them as soon as you can. Tomorrow is a new day; you shall begin it serenely and with too high a spirit to be encumbered with your old nonsense.
Ralph Waldo Emerson

*
... Rise up little souls - join the doomed army
Fight the good fight - wage the unwinnable war

Elegance against ignorance

Difference against indifference
Wit against shit


My words fly up to heaven, my thoughts remain below

Words said without feeling never to heaven go...

All these things will come to pass

when heroes of the middle-class
face up, repent, and pay the price

for accidentally creating life

An oversight for which they must atone

and sacrifice their own

24 décembre 2009

Point d'étape


Lorsque Caroline et moi avons entamé la rédaction de ce blog il y a quelques mois, mon quotidien été guidé par une logique de développement personnel (comme ils disent). J'essayais de découvrir ou travailler chaque jour quelque chose qui puisse me porter vers le meilleur de moi-même.

Et voilà que, depuis deux mois, je suis bien forcée de constater que je me laisse prendre dans un mécanisme de réaction. Je ne suis plus attentive à me nourrir de bonnes pensées et à construire l'Anaïs 2.0. Simplement, je reçois, fais face ou résiste. Je me bloque, je deviens farouche ou friable...

C'est une phase certes, mais est-elle nécessaire et ne suis-je pas en train de désapprendre ce vers quoi ces derniers mois m'ont portée ?

22 décembre 2009

Dialogue

Comment allez-vous ? - dit l'aveugle au paralytique. - Comme vous le voyez, répond ce dernier à l'aveugle.

20 décembre 2009

L'instant décroché

" Le chemin ne m'appartient pas, c'est moi qui appartiens au chemin. Personne n'appelle collier la corde du pendu."

" Le présent est cette chose vile qui prononce de grands mots par sa petite bouche. Il nous fait peur avec son masque, comme si nous étions des enfants que l'on fait danser dans le giron de l'instant."

" La vie est un faussaire, elle fait un faux avec l'écriture de l'éternité qu'elle veut faire circuler. La mort arrive en riant, elle annule le faux document. Son rire n'est pas moqueur, il n'est pas sarcastique, c'est un rire paisible et beau comme celui de Shiva, à la fin de la nuit d'égarement. Eli, la nuit, quand tu es seule, as-tu jamais éprouvé la profonde et douce libération qu'apporte la mort en offrant un éternel pardon ?"

- R.Tagore
...Et pourquoi avons-nous tant besoin qu'on nous pardonne?

18 décembre 2009

The girl with the most cake

Je ne pourrai plus chanter comme Brigitte Fontaine "j'ai 26 ans mais seulement 4 d'utiles" ...
Le temps a passé, désormais je souris à mon image dans le miroir, mes inquiétudes ne pèsent pas autant qu'avant face à la richesse de l'instant ; je me sens chaque jour à la croisée des chemins, dans une sorte d'équilibre précaire. Et pourquoi précaire d'ailleurs. Pourquoi pas l'équilibre pour de bon ; un jour.Il est minuit, Siouxsie chante pour moi, ma lampe brûle son huile, rien n'est vraiment dans les temps mais demain est de toute façon un autre jour.

13 décembre 2009

Double face


Le bonheur des autres nous illumine d'une joie sincère, le beau destin de ceux qui nous sont chers enrichit notre monde et réchauffe notre foi en la bienveillance du quotidien. Le bonheur des autres pince dans notre cœur les cordes de l'envie, use un peu notre patience.

L'énergie de la jeunesse nous porte à danser, célébrer dans le rythme et la bombance le miracle d'une pleine santé. L'énergie qui voit sa danse vaine, d'élan se mue en poids.

Toute magie comme toute force est ambivalente. Comment s'arrêter à ce qui simplement beau, avant que l'envie de plus de nous alourdisse ?

10 décembre 2009

Joies du jeudi #23

* Rencontrer Colette Fellous, belle dame à la voix familière, et Mahi Binebine. Déguster avec eux un excellent tajine au citron, des fromages à pâte molle et de la compote poire-pomme subtilement saupoudrée de gingembre.

* Revoir The tarnished angels de Douglas Sirk.

* Chanter des chansons des années 90.

* Lire des extraits de mon dernier recueil au 5e Cru, y faire la connaissance du sculpteur Jean Chazy, venu présenter son carnet d'atelier.

* Reprendre le travail de répétition sur La Nuit et le moment de Crébillon.

* Revoir une ancienne collègue. Ce dernier mois a été tellement dense (subjectivement) que j'ai le sentiment d'avoir été emportée par le courant du Mississippi. L'envie de trouver mon équilibre dans ce quotidien en cours de redéfinition m'aide à tenir fermement les rames.

7 décembre 2009

La place

Il y a un sentiment très précis que les choses sont à leur place. Que l'on a les pieds au bon endroit, sous le bon ciel, et que l'on en train de faire exactement ce que le monde attend de nous. C'est comme chanter juste, être parfaitement en rythme en dansant le madison, et donner à une plante exactement l'eau et le soleil qu'il lui faut pour qu'elle pousse et fleurisse.

Il y a le sentiment inverse ; on se tient mal, on et est à côté de la plaque, on fait tout de travers ; on est un misfit.

"The time is out of joint: O cursed spite,
That ever I was born to set it right!"

- Shakespeare, HamletLa voie doit être ce chemin où l'on se tient sur ses pieds de bout en bout.

4 décembre 2009

What happened there should stay there... or leads somewhere, but where?


Depuis quelques temps j'ai le sentiment très présent d'être assaillie de signes. Ce sont des répétitions de nom, de lieux, d'événements, des coïncidences qui le sont peut-être et des impressions que le monde autour de moi est tout petit.
C'est un peu comme être dans un bus à Hong-Kong qui va très vite dans les tournants, sans savoir où on va arriver à la fin -mais avec la certitude qu'il y a un point de vue au bout.
Par moment je me sens coupée en deux, en train de mener une double-vie. Mais c'est peut-être l'ajout de ses deux parties qui constituent, justement, ma vie, et en fait sa richesse.
Cette situation me laisse en tout cas perplexe, je devrais me laisser porter mais c'est plus fort que moi, j'aimerais avoir le contrôle même si pour la première fois, je sais pertinemment que je dois laisser les choses se faire.

Joies du jeudi #22

* Jouer à chi-fu-ni avec MM (dit le Convive Universel) dans les plaisants locaux rouge et blanc d'Imagine Hall

* Faire la connaissance de Rose Codina

* Écouter Pupkulies & Rebecca, Suprême NTM et Kenny Arkana. Investiguer sur les différentes reprises de das Modell de Kraftwerk, des Cardigans à Rammstein. Tomber, au détour de ces recherches, sur un parfait clin d'œil à mes préoccupations du moment

* Regarder de superbes mélos Technicolor de Douglas Sirk
* Amorcer la lecture de GTD, et trouver dans ces conseils de bon sens matière à me rassurer (je vais trouver comment m'organiser, et ça ira mieux)

* Trouver une source de satisfaction quotidienne dans la bentomanie

2 décembre 2009

Mots pour mémoire glanés en route


"Fais du bien à ton corps, pour que ton âme ait envie d'y rester."
-Proverbe indien

"Pour l'homme qui vit réellement, il y a toujours du temps."
-Heidegger

"The future is bleak, uncertain, beautiful. Tomorrow they might come and arrest us all. Only if you listen closely can you hear the machines beneath the sidewalk whispering. The machines beneath the sidewalk are always whispering. Strive to listen close. Please, try to be free. Don't be afraid. The end of the world may never come."
- Godspeed you ! Black emperor

1 décembre 2009

Une clairière


Qu'il est difficile de trouver son chemin. On cherche au milieu des ruines, on soupèse les cailloux restants. Il y a peut-être une carte en-dessous. Peut-être pas ; et il faudra tout reconstruire soi-même, pavé par pavé à mesure qu'on avance. Dans la désolation apparente se dresse soudain un rameau, vert et vigoureux. Les champs de ruines seraient-ils fertiles?

Le soleil passe à travers les cimes, la mousse abrite un monde en miniature. Nous sommes un peu incrédules, les choses n'ont plus l'air de ce qu'elles sont. On réfléchit sur soi, dans la contemplation immobile de la renaissance. Qu'aime-t-on vraiment, que veut-on vraiment, dans ce moment suspendu?

Moi j'aime marcher, marcher, me promener dans ce champs des possibles. Et on se lève, on repart, sans l'avoir même remarqué.