18 juin 2011

I am not what I am


" We are not who we think we are - we are not what we do, we are not our age, we are not our gender or sexual preference. We are not where we live or where we were born or what religion we were born into or went on to practice. We are not our skin color. We are not our bodies. We are not our thoughts. We are something that is unnamable, indescribable, vital, mysterious and elementally free. We have known this truth since we first looked into a mirror when we were children and, surprised by our reflection, thought, But this is not who I am. All of our livres, we have looked into mirrors, startled by our reflections. But this is not who I am, we think in secret as we brush on mascara or shave our chins. And we are right. Yet we begin to believe we are who we have invented ourselves to be (...). "

- Nina Wise, A big, new, free, happy, unusual life

4 juin 2011

Du réel.

Plus de deux mois qu'aspirée par le quotidien, ses exigences et ses contraintes, je ne suis pas revenue déverser ici ma prose.
Il y aurait beaucoup à partager pourtant, au vu de l'avancée perçue, et si peu face à la vastitude de ce que j'aurais pu, dans ce même temps, vivre.

Sentiment étrange - je crois de mieux en mieux savoir qui je suis, ce qui constitue ma fibre, les facilités de mon esprit, ses aimantations premières. Et dans le même temps, dès qu'un brin d'ébriété ou de fatigue me le permet, de ce "moi-disant" moi je me désolidarise, non pas que je perde pour moi-même l'élémentaire bienveillance, mais je prends une hauteur chaque fois plus nette, d'où le bas sol me paraît d'un coup bien étranger.

Le réel qu'était-ce ?
Était-ce ma solitude, dans ce bureau vide d'après jour férié, la clim tissant son ron-ron sur la moquette standardisée. Ou mon demi-sommeil, encore lourd de rêves inarticulables, contre l'amant quotidien. Ou la bouche écarlate de l'amie retrouvée, dix folles allées après, à la sortie du métro Lamarck. Un premier pas au jour, je la vois, de l'autre côté de la rue, un châle de bohémienne sur ses épaules maîtresses, je n'ai pas eu à faire un signe que déjà c'est elle qui s'anime, son visage s'éclaire, elle bouge, elle est là. Du réel peut-être.
A la densité dissoute dans les verres de Quincy au goût de violette effeuillée et pourtant, quoi de plus près du près-vrai que ce que dans notre ivresse nous avons articulé.

Et aimer, était-ce mon trouble, confiance ou inquiétude suivant l'homme dans le déroulé d'un jour simple et clair. Ou cet élan vif, de la retrouver elle, évidente, entière, telle que je l'avais laissée dix ans avant, sans qu'il y ait la moindre incertitude à combler, le moindre hiatus entre nos folies jumelles.

Je veux croire qu'entre mon plus grand délire et ma plus forte raison, il n'y a qu'un reflet qui fait changer la couleur d'une même, unique et forte réalité.
Pareillement je veux croire mon élan d'amour un, indivisible et universellement dispersable sur les amis égarés, les complices, les germains, les défunts, et l'envers des feuilles de tilleul au soleil de juin.