18 octobre 2009

Rêve-volition

J'ai eu l'occasion de débattre brièvement samedi de la question de l'égoïsme, et de comment celui-ci peut s'articuler avec une éthique (à défaut de morale) et un humanisme quand même. Y aurait-il quelque chose de vaguement répugnant dans l'idée que l'on puisse faire le choix d'une certaine "bonté", non par principe ou par respect pour un idéal, mais parce que ce choix permet une vie meilleure, pour soi, aujourd'hui et maintenant ?
Une nuit de sommeil plus tard, je me fis la réflexion suivante : je me sens appartenir au camp des gentils et il peut m'arriver d'être une prosélyte de la gentillesse (au point d'imaginer avec certains amis de faire un défilé de la "Nice Pride", en réponse aux reproches souvent entendus d'être "trop gentil/le"). Mais ai-je réellement choisi cette gentillesse ? ou ne construis-je des principes qu'a posteriori, autour de mon petit coeur tout mou, pour en justifier les faiblesses? Je n'ai plus un souvenir très précis de la Généalogie de la morale de Nietzsche, mais il me semble que le propos tenait un peu à cela. J'avais lu ce livre deux fois, à un an d'écart ; la première lecture fut très violente, je pris le livre pour une attaque personnelle et luttai pied à pied contre chaque paragraphe comme un corps qui réagit à un poison ; la seconde fut de pure jouissance et complicité, j'étais cette fois avec Nietzsche, je ne comprenais même plus comment j'avais pu vivre cette lecture dans une telle tempête.

Toujours sur la question de l'égoïsme : je me plais à croire que la recherche d'un certain avènement à soi est une étape nécessaire pour avancer vers une sagesse, voire vers l'effacement de l'ego, et assurément pour offrir aux autres une pleine conscience, attention et bienveillance. C'est par là que passerait aussi un authentique progressisme politique (de même, que serait une société où l'on ne confondrait plus les faits et leur représentation?).
Je n'ai pas lu son Red Book, mais j'avoue avoir été assez séduite par ce que j'ai pu lire sur le web de la "spiritual cowgirl" Sera J.Beak, et notamment sa définition de la "Redvolutionary":

" A Redvolutionary is someone who does not play by the social, religious, cultural, sexual, or political rules. She affects change by daring to be herself, forging a unique path, and serving her planet authentically through “ecstatic actvism”. She’s a kind of “spiritual superheroine,” rebelling against dogma and ideology in order to experience a direct and intimate relationship with the divine. She has a fearless commitment to truth and freedom, healing and empowerment, sex toys, red wine, and gold body glitter…for all. (...) A redvolutionary is not here to save the world, she’s here to serve the world. Or, another somewhat paradoxical way to look at it is a redvolutionary helps save the world by saving her self. (…) And the cool thing is, we’re more effective with our acts of service because they stem from this deep inner well of wisdom, love, and fiery freedom. We don’t burn out so easily because we’re not relying on our personal power alone, but also the power of everything and everyone we are connected to and the slap-happy holy moly Universe itself. We are a non-stop love conduit of blaring bliss. A spirited energizer bunny on 34 cups of cosmic caffeine. A secret agent of radical red change. When we become redvolutionary, we are tagged and We are It. So here’s a little Redvolution ditty for ya:
When you breathe Red, you dare to be yourself
When you are yourself, you are of service

When you are of service, you help heal this planet

And you can do it all while wearing seriously cute shoes "

So, would you join the Redvolution?

2 commentaires:

  1. redvolutionary peut-être pas mais rêve-volitionnaire plutôt deux fois qu'une!
    Ce débat a été abordé hier soir en ma présence (amusant comme coïncidence, lors de ma première visite sur ce blog) dans une petite pièce où s'affrontaient le sentiment de culpabilité de ne pas en faire "assez" pour les autres et l'aspiration à la transcendance personnelle pour le bien de tous (belle formule, bien ampoulée!). Vouloir devenir meilleur ne me semble pas un acte égoïste. Consacrer du temps à cette recherche d'un meilleur "soi" est un mal nécessaire, voire salutaire. Un jour, peut-être, si nombre d'entre nous ont élevé leur compréhension du monde et qu'ils en partagent la vision avec leur entourage alors ceux-là qui les appellent aujourd'hui "égoïstes" comprendront.
    Je n'ai pas lu toutes ces oeuvres dont tu nous parles mais ça fait plaisir de ne pas se sentir si seul (pas vrai?).

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