29 octobre 2009

Joies du jeudi #17

* Rencontrer mon futur chef ; j'aime quand les choses deviennent concrètes. Vider mon bureau, passer mes dossiers, faire place nette.

* Un pot improvisé au Turgot avec G.V. et son meilleur ami, occasion d'une discussion riche et d'une plaisante nouvelle connaissance.

* Fredonner une belle chanson des Fleet Foxes. Aller à un concert de musique d'Inde du Nord. Écouter Supertramp, Moriarty, et un mystérieux CD transmis par le Ludomancien.

* Donner rendez-vous à quelques amis au 5e Cru, pour partager quelques bouteilles de Côtes de Beaune avec mes Québécois favoris. Ce fut l'occasion de débattre du charme des jurons les plus usités chez nos cousins d'outre-Atlantique, de l'histoire de Cap-Chat, du mouvement Chauve, de la définition exacte de l'adjectif "roboratif" et de la supériorité des Stooges sur la carrière solo d'Iggy Pop.

* Passer un weekend d'une délicieuse tranquillité, en ne sortant que fort peu de mon douillet chez-moi. Manger un glorieux poulet rôti assorti de girolles américaines. Savourer un chèvre frais modelé en navette. Partager les douceurs de l'habile Delmontel. Infuser du thé à la rose. Prendre le temps du temps, de la douceur, du calme, de la bonne conversation.

* Pouvoir porter à l'occasion d'une soirée costumée une jupe de pom-pom girl jaune canari dénichée il y a quelques années dans une friperie italienne. Je ne sais plus quel mot était défini dans le Baleinier par "beau vêtement qui ne va avec rien"… mais j'en ai une petite collection et suis toujours enchantée de pouvoir les extraire de leur destin d'inutilité.En cadeau pour célébrer ce 17ème joyeux jeudi, une fantaisie foutraque et multicolore du fantomatique poète chauve Ostide Calisse, qui a brutalement disparu du web en 2006 ; on raconte qu'il aurait été dévoré par un chien à neuf pattes.

Au fait du comble de l’extrême exagération empirique
Tiré de l'Araignée Octoplégique, en voie de publication
(C) 2004 Ostide Calisse

Tu dis que mon crâne est chauve.
Chauve comme un œuf imberbe et impubère se relevant d’une chimiothérapie, ayant auparavant été fraîchement rasé et macéré une nuit durant dans du dépilant.

Par gêne, mon visage devient rouge.

Rouge comme un homard bouilli saignant dans un coulis de tomates servi à un père Noël brûlé assis dans un camion de pompier arrêté à un feu rouge au Kremlin durant un coucher de soleil.

Tu te mets à rire jaune.

Jaune comme un chinois coiffé d’une perruque de pissenlits, buvant de la bière et mangeant un épi de maïs beurré sur la blonde plage d’un océan de pisse.

Alors, mon regard se plonge dans tes yeux bleus.

Bleus comme un ciel ecchymosé sans nuages, reflété sur la mer des Caraïbes, vu sur l’acide à travers les lunettes de John Lennon.

J'y vois le reflet de mes yeux verts.

Verts comme un cadavre morveux recouvert de mousse, étendu au milieu d'un champ de pot dans un bac de recyclage rempli de luzerne.

Mais depuis, tu m'as glissé d'entre les mains.

Glissé comme un poisson huilé descendant une pente de glace dans un bobsleigh en téflon ciré et oint de térébenthine.

Tu es partie et tu demeures introuvable.

Aussi introuvable que le quark d'un proton d'un atome de fer d'une aiguille désaimantée égarée dans une meule de foin de dimension hypersidérale qui se meut en mouvement perpétuel aux confins de I'Univers à une vitesse supérieure à celle de la lumière.

C'est pourquoi maintenant je me fais minuscule.

Minuscule comme une chiure d'A.D.N. constipé.

Et c'est la raison pour laquelle je suis triste.

Triste comme une Madeleine dépressive en deuil sous la pluie nocturne d'un cimetière et qui écoute une toune de Jacques Brel sur une station AM.
Je voudrais être mort.

Mort comme un mort.

2 commentaires:

  1. I wanted to welcome you to my blog! I hope you wilol have a nice time there!

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  2. moriarty et supertramps deux groupes sympas à écouter!
    marjolaine

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pas