4 octobre 2010

Economie de la connaissance

En faisant du rangement chez moi hier (on m'avait fait remarquer il y a quelques années que je donnais l'impression de passer ma vie à faire du rangement, ce qui paraissait d'autant plus fou qu'à l'époque je vivais dans 15m² et dans un désordre assez conséquent), je me suis aperçue que l'encombrement matériel n'était qu'une petite partie de mon problème. Je ne peux pas m'en sortir purement en donnant toutes mes affaires sur Freecycle, parce que le nœud gordien qu'il m'appartient de trancher est celui de la gestion de la mémoire et de l'information.

Qu'est-ce qui prend le plus de place chez moi ? (à part mes vêtements, hum)

Des carnets, des documents de formation, des albums photo, des livres, des images découpées dans des magazines. De la paperasse, dont une bonne partie de souvenirs ou de choses conservées "pour mémoire". Qu'en faire ?

Je suis intimement convaincue qu'il n'y a qu'une seule gestion de l'information digne de ce nom, qui est de savoir les choses par cœur. J'ai lutté avec ce problème à peu près depuis que je suis scolarisée. Je prends des notes sur quasiment tout ce que je lis, j'ai systématiquement un carnet sur moi (depuis mes 14 ans), je documente mon quotidien, je garde des traces et je vis avec l'exigence de savoir. C'est une injonction cruelle pour quelqu'un qui a une mémoire de râpe à fromage. Et tout ça pour quoi, au juste? Je ne suis pas sûre d'aimer le savoir pour lui-même, en revanche je l'aime comme lien et accès aux autres. C'est pour cela que de plus en plus je réponds à l'engorgement de la libido sciendi par le partage : faire circuler l'information, la mettre en ligne ici ou ailleurs. Partager est d'ailleurs le meilleur moyen que j'aie trouvé pour mémoriser les choses (utiliser tout de suite un nouveau mot que je viens d'apprendre, raconter une nouvelle blague…).

Après, reste le problème des informations qui bénéficient d'une présomption d'utilité. Les bonnes adresses par exemple, "trucs et astuces" et autres coordonnées. Là, l'intérêt d'une bonne classification systématique se fait sentir. Et dès qu'une information est obsolète, la dégager.

Enfin il y a ce qui relève purement de la muséographie personnelle, supports de rêverie nostalgique ou symboles concrets du lien demeurant avec un autre soi, le soi d'hier. J'ai même des heures de films reprenant des moments forts de plusieurs années de ma vie, jamais montés.

Je ne désespère pas d'un jour venir à bout de tout cela, en commençant par me débarrasser de l'urgence de tout noter, en utilisant le plus tôt possible les informations qui me parviennent (en Last In First Out) et en faisant un tri radical dans tout ce que j'ai pu accumuler jusqu'à présent.

J'y crois.

Quant à mes albums photo….


*


Je clos ce billet en vous engageant à lire celui de Danielle Laporte sur La loi de la chaise moche. On reste dans le thème.

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