26 avril 2010

Printemps et autres saisons

La marche humaine n'est jamais qu'une chute toujours rattrapée de justesse.

L'expérience que j'ai de la vie humaine est aussi celle d'une succession de déséquilibres, d'une dynamique d'ajustement. Il y a le fantasme de la stabilité des pierres, mais je me demande s'il n'y a pas plus de bonheur et de haute vie dans le fait d'épouser cette dynamique, de la rendre fluide. L'équilibre n'est pas synonyme d'immobilité.
De sa marche on peut faire une danse.

La vie est vaste et mouvante. Je suis en ce moment serrée au cœur par l'évidence de sa brièveté ; le gymnaste qui s'élance pour un saut doit avoir, dans sa prise d'élan, la connaissance de la façon dont il va se réceptionner et dont son mouvement va se clore. Peut-être y a-t-il quelque chose dans le quotidien qui doit être cet entraînement du gymnaste, qui travaille le saut mais sait qu'il ne peut pas éternellement rester en l'air.

J'aime ce qui participe au mouvement mais donne des pistes d'ajustement : les échanges, les signes, et les saisons. Le printemps est merveilleux pour cela : le besoin de se tourner vers l'extérieur est très fort, et dans le même temps, il faut faire de la place pour toute cette nouveauté qui approche, il faut se laisser la place de germer et fleurir, en faisant place nette de ce qui est mort.

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