14 août 2009

Joies du jeudi #6

De retour à Paris-la-belle-renfrognée, je tente de me réadapter à l'air vicié après deux semaines de montagne… et je me penche d'un front sérieux sur le chantier quotidien de ma vie, forte des joies de ces derniers temps.

* La nature comme une évidence. Les mêmes champs, autour du même village, les mêmes arbres dans la même forêt, m'apportent un bonheur chaque année plus essentiel. C'est une chance précieuse je crois d'avoir un endroit sur terre dont je puisse dire : c'est chez moi. Même si cette déclaration tient un peu de l'autofiction et du manifeste, et si je n'y tiendrais sans doute pas plus de quelques mois (quoique, avec internet…). Il y a une partie de moi, la plus saine ou solide peut-être, qui murmure le Cantique des Créatures de François d'Assise.

Laudato si', mi' Signore, per sora nostra matre Terra, la quale ne sustenta et governa, et produce diversi fructi con coloriti flori et herba.

Ou qui rend grâce au Greenman, se rêve sorcière-des-haies, aime nommer les simples. Cette Anaïs-là, un peu centauresse et un peu mystique, se dit qu'il y a peu de plaisirs urbains qui vaillent le simple fait, assise sur une pierre, de regarder les herbes bouger en humant un air qui sent la mélisse.


* Le plaisir de parcourir le chemin d'une pensée à l'œuvre, en reprenant, des années après, la lecture des Paroles poétiques échappées du texte de Pierre Legendre.

* Réunir (presque) au débotté dix personnes pour une furieuse partie de Time's up.

* Sentir les cloisons s'abattre en soi, des mouvements imperceptibles se faire. Rêver toutes les nuits, des rêves denses et souvent transparents. Voir une direction se dessiner. Au moins se dire : pourquoi pas.

* Parler, parler, parler. Marcher doucement en cueillant des œillets sauvages. Faire bronzer mes jambes au soleil. Rire comme une baleine en éclusant les cartes d'un excellent jeu. Prendre le temps de n'absolument rien faire. Faire des esquisses de jardins japonais. Manger le meilleur gâteau du monde (après la religieuse à la rose de Ladurée). Chanter de vieilles chansons. Reprendre pied au centre.

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