31 août 2009
Mantra
Contre la fatigue, Recueillement
Contre la peine, Je maintiendrai
Contre l'écroulement, Debout
Contre le silence et l'oubli, Chanson
Contre le souvenir, l'Action
Contre ma peur ces mots frappés
le livre et la plante amicale
la lutte
l'abri d'un prochain sommeil
27 août 2009
Joies du jeudi #8
* Manger une gigantesque courgette en plusieurs fois.
* Passer un samedi d'une geekerie absolue, à jouer à un jeu de plateau lovecraftien avec des développeurs, en discutant des mérites de l'Encyclopedia Dramatica.
* Scanner mes croquis de l'année et ressusciter mon compte Flickr.
* Écouter les Fleet Foxes, Iggy pop, Zappa (toujours), Balkan Beat Box et les Yardbirds.
* Débattre de sujets essentiels : Conan le Barbare est-il un grand film ? Est-il plus snob d'avoir une platine vinyle sans disques, ou des disques sans platine ? Est-il plus enrichissant de dire oui à tout ou d'apprendre à dire non ?
* Craquer, cauchemarder, puis lâcher prise.
* Trouver dans les mauvaises blagues du réel le meilleur moyen de tenir mes résolutions.
26 août 2009
La soupe-au-lait est un plat qui se mange froid
Il faudrait parfois savoir arrêter le temps, rembobiner quelques minutes, respirer un bon coup et prendre le temps de réagir en adulte face à ce qui nous a blessé. Il faudrait arriver à cet état de présence et de conscience (mindfulness) qui permette à la fois d'entendre ce que dit l'autre et dans quel état d'esprit il le dit, et sa propre réaction ainsi que les sources inconscientes de celle-ci... pour finalement être capable de donner la bonne réponse. Ou pas de réponse.
J'ai une amie, extrêmement sérieuse et réfléchie, qui est peut-être celle qui a le plus souffert de mon impulsivité. J'ai remarqué récemment que, dans les conversations intimes, elle marque toujours un temps de silence avant de répondre. Son fonctionnement (s'accorder le temps de peser ses mots, pour limiter les risques de malentendus) est quelque-chose dont je pourrais sans doute prendre de la graine.
Dans le même ordre d'idée, voici un résumé des "trucs pour faire face à la critique" de Gretchen Rubin :
1. Écoutez la critique, essayez de comprendre ce point de vue.
2. Ne soyez pas sur la défensive. Dites-vous par exemple que l'autre essaie sincèrement de vous aider, ou que du moins il peut être réellement intéressant de chercher à progresser.
3. Ne répondez pas à la critique par la critique.
4. Accordez du temps à votre réaction. Comptez jusqu'à dix, respirez profondément, attendez le lendemain ou trois jours...
5. Expliquez en toute honnêteté la raison de vos actions.
6. Reconnaissez vos erreur. Très efficace.
7. Expliquez ce que vous avez appris. Vous prouvez que vous avez compris la critique et essayé de vous améliorer, ce qui en soi suffit à adoucir les critiques.
8. Découvrez la joie de l'échec. Etre ambitieux et ouvert à la nouveauté permet d'apprécier la critique et de s'en servir pour avancer.
21 août 2009
La théorie du nuoc-mam
J'ai vu un reportage sur la fabrication du nuoc-mam et ça m'a fait penser à ce que l'on peut ressentir quand on prend des poissons moches, des regrets ou des rêves brisés, qu'on les arrose de larmes, et qu'on laisse mariner quelques mois.
Le liquide qui sort est un concentré de toutes la colère qui insidieusement a pénétré vos pensées.
Mais bon! Le nuoc-nam est la base de la cuisine d'Asie du sud-est ; il doit bien y avoir quelque chose à faire de ce jus de souvenirs amers.
Lève-toi et brille
— Marianne Williamson
Hier, une nouvelle lune s'est levée dans le signe du Lion. Ceux qui regardent le ciel disent que c'est un bon moment pour se laisser aller à s'aimer un peu soi-même, à marcher avec sur les épaules une tête fière.
via Lauren
Brillons, rugissons, secouons notre crinière et traversons la brousse en jouissant de la force qui roule dans nos pattes de fauves. On ne peut être un autre que soi, et c'est une excellente nouvelle.
20 août 2009
Joies du jeudi #7
Autres joies :
* Regarder avec une amie le film d'un jeune réalisateur rencontré ensemble à Château-Rouge fut aussi l'occasion de repenser à ce hasard heureux (tomber pile le soir qu'il faut sur les gens qu'il faut).
* Le sens que les hasards de la matinée ont donné au rêve de la nuit.
* Avoir peur pour de faux en traversant Paris à moto.
* Ne faire que des bons repas pendant une semaine.
* Maintenir mon appartement dans un état de propreté et de rangement à peu près constant et inédit.
* Récupérer plein de musique, dont beaucoup de choses totalement inconnues à découvrir. Écouter The Misfits, Dr. Dre et Zaza Fournier.
* Reprendre mes habitudes sur swap-bot, et découvrir qu'après des mois de silence, les gens ne m'ont pas oubliée.
* Voir mon meilleur ami trois jours de suite.
* Faire des choses utiles, que je repoussais les croyant vaguement désagréables, et y prendre finalement plaisir.
* Me laisser dormir le matin.
* Envisager pour chaque problème, sa solution.
* Voir mes retours de nostalgie comme une manière de partager les préoccupations présentes de certains proches, et non comme une malédiction qui me tiendrait rivée à mon passé.
* Brûler de l'huile de patchouli.
19 août 2009
Moins
Je me vois adhérer totalement à ce "moins", et être incapable de me projeter dans deux semaines, quand la frénésie de septembre reprendra. La langueur des vacances s'éternise en moi, soutenue par le beau temps. Aucune envie de choisir aujourd'hui ce qui devra occuper mon année, de remplir fut-ce par la pensée mes soirées à venir.
Tout mon enthousiasme actuel va à l'avancée vers ce "moins" : libérer mon espace, mon temps et mon esprit. Paradoxalement, j'ai consacré de nombreuses heures depuis mon retour à réfléchir à ces questions, et à y travailler de manière tout à fait concrète et méthodique. Ce sont de premiers pas ; mais on trouvera une bonne idée du processus dans lequel je me suis engagée dans le manifeste paresseux de Zen Habits.
Souvent, j'ai entendu les gens me définir comme "une fille qui fait des trucs". Plein de "trucs", pas forcément définis, pas forcément clairs, mais apparemment, je dégage une impression d'activité tous azimuts. J'aurais préféré m'entendre définir comme quelqu'un qui est que comme quelqu'un qui fait, mais de fait, même quand ils s'agit d'aller vers un "moins", je suis dans l'action. Et c'est très agréable. Je ne sais pas jusqu'où j'irai sur ce chemin-là, mais à vrai dire cela m'est égal : le processus est déjà un plaisir.
Plateaux des miroirs
Un temps pour la convalescence et le recul. Aussi, un temps pour faire le lien avec un soi futur et meilleur.
Un temps pour le combat pied-à-pied. Le souci est présent, à son côté la lourde réminiscence : il est possible de lutter.
Quelque peu empesée de fatigue, accompagnée des lents plateaux de Budd & Eno, je m'efforce de croire à l'avènement de quelque chose, un nouveau moi ou un nouveau temps, à l'importance de la patience.
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Pour ma co-blogueuse : et si nous étions des quaintrelles ?
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“Even now the stars, the planets, the elements, the creatures and ourselves; all of these move within and are penetrated and influenced by that original field of Qi. Qi is what causes the planets to maintain their orbits around the sun. It is the Qi that causes each snowflake to be unique and the Qi that shifts the moon phases and the tides. Qi sustains our health and Qi si the force behind intelligence and emotions. Qi is the vitality that causes the evolution of a tiny embyro of dividing cells to mature into a full size human. The longing of the Qi of the earth to reach up and merge with the Qi of heaven drives a small sprout out of the seed – upaward in spite of the force of gravity-to become a giant tree. Qi is known from the expressions that it embodies: the process of healing, the creativity that generates poetry and art; the transformation of tadpoles into frogs and caterpilars into butterflies. Qi is life force, energy and consciousness – it is the essence behind all effects, influences and events as well as all elements, materials and objects.”
Roger Jahnke
17 août 2009
Je l'ai souvent regardé ébahie, soufflée par tant d'impudence et de certitude. Je l'enviais.
Moi, j'ai des scrupules. Je m'interroge, je retourne les situations, je soupèse. Je me remets en cause. En ce moment surtout. Je suis fatiguée, cela me pèse, j'aimerais moi aussi marcher d'un pas léger et me débarrasser des questions sans fin et qui n'ont pas de réponse.
16 août 2009
Récolte
Q: What do you do to prepare yourself for the ordeals of life?
A: Shave every morning before bath and breakfast so as to be ready to fly far at short notice.
Q: What are the literary virtues you seek to attain— and how?
A: Mustering the best words, with every available lexical, associative, and rhythmic assistance, to express as closely as possible what one wants to express.
Q: What struggles these days for pride of place in your mind?
A: Meadows. A meadow with Scarce Heath butterflies in North Russia, another with Grinnell’s Blue in Southern California. That sort of thing.
Q: What kinds of power do you favor, and which do you oppose?
A: To play safe, I prefer to accept only one type of power: the power of art over trash, the triumph of magic over the brute.
Q: What are the large issues that you can’t get interested in, and what are you most concerned with?
A: The larger the issue the less it interests me. Some of my best concerns are microscopic patches of color.
14 août 2009
Joies du jeudi #6
* La nature comme une évidence. Les mêmes champs, autour du même village, les mêmes arbres dans la même forêt, m'apportent un bonheur chaque année plus essentiel. C'est une chance précieuse je crois d'avoir un endroit sur terre dont je puisse dire : c'est chez moi. Même si cette déclaration tient un peu de l'autofiction et du manifeste, et si je n'y tiendrais sans doute pas plus de quelques mois (quoique, avec internet…). Il y a une partie de moi, la plus saine ou solide peut-être, qui murmure le Cantique des Créatures de François d'Assise.
Ou qui rend grâce au Greenman, se rêve sorcière-des-haies, aime nommer les simples. Cette Anaïs-là, un peu centauresse et un peu mystique, se dit qu'il y a peu de plaisirs urbains qui vaillent le simple fait, assise sur une pierre, de regarder les herbes bouger en humant un air qui sent la mélisse.
* Le plaisir de parcourir le chemin d'une pensée à l'œuvre, en reprenant, des années après, la lecture des Paroles poétiques échappées du texte de Pierre Legendre.
* Réunir (presque) au débotté dix personnes pour une furieuse partie de Time's up.
* Sentir les cloisons s'abattre en soi, des mouvements imperceptibles se faire. Rêver toutes les nuits, des rêves denses et souvent transparents. Voir une direction se dessiner. Au moins se dire : pourquoi pas.
* Parler, parler, parler. Marcher doucement en cueillant des œillets sauvages. Faire bronzer mes jambes au soleil. Rire comme une baleine en éclusant les cartes d'un excellent jeu. Prendre le temps de n'absolument rien faire. Faire des esquisses de jardins japonais. Manger le meilleur gâteau du monde (après la religieuse à la rose de Ladurée). Chanter de vieilles chansons. Reprendre pied au centre.
13 août 2009
Les joies du jeudi #3 bis
*Rédiger le gros article-presque-comme-une-dissert et savoir qu'il était bien
*Travailler, encore et encore
*Créer des liens avec des lecteurs
*Enfin réaliser un petit projet avec mes mains
*Me faire un plaisir coûteux, ni pressé ni indispensable, mais plaisir surtout!
12 août 2009
En regardant passer les trains
11 août 2009
Gefühle
mais que fait-on avec des mauvais?
6 août 2009
Les joies du jeudi #2 bis
*Rencontrer des amis blogueurs et faire enfin un tour sur la Spree en bateau-mouche
*Faire découvrir ma ville encore et encore
*Travailler beaucoup et savourer cette chance
*Retourner à la bibliothèque et me prendre pour une étudiante
*Apprendre plein de choses nouvelles pour un article et regarder Berlin avec des yeux neufs
*Saisir l'occasion d'interroger un ami sur l'été 89 et me plonger dans cette période
*Profiter de la galanterie d'un Français de passage
*Célébrer une pousse sur mon lilas et une deuxième cueillette de fraises
5 août 2009
Unerwartet
Et dont l'absence soudainement laisse un vide
Inattendu.
3 août 2009
Alter
Le noir le blanc
Tout cela s'inverse
Je ne suis pas ce que je crois
Le bien le mal
Je ne suis pas
La personne que je croyais être
Que je pensais
Faire de moi
Je ne suis pas qui je pense être
Les cimes s'entrouvrent
Et je suis moi